Histoire et raison d'être de la veille
« Je vais sur le pont. Si quelqu’un me sourit en chemin, je ne sauterai pas »
Cette note trouvée au domicile d’un homme mort par suicide à San Fransisco, est à l’origine des dispositifs de veille qui se sont multipliés depuis la deuxième partie du XXème siècle.
Le psychiatre Jerome Arthur Motto, qui avait trouvé cette note, a été tellement affecté par ces mots qu’il a réfléchi aux moyens de transmettre aux personnes à risque de suicide le sentiment que quelqu’un, quelque part, en avait quelque chose à faire, et, même de façon discrète et effacée, veillait sur eux.
Il a développé un dispositif de courriers personnalisés, écrits à la main, et complémentaires au système de soins existants, qui participent de l’entretien du lien (« connectedness »)
Par la suite, de nombreuses initiatives ont vu le jour, déclinant de différentes manières la veille : cartes postales, cartes de crises, interventions de psychothérapie comportementale orientées sur la crise suicidaire… Le rappel téléphonique, au cœur du travail d’ASMA, est un de ces dispositifs, et un de ceux qui a prouvé son efficacité auprès des récidivistes.
La veille est un dispositif à la fois original et subtil, qui vise à rester en contact avec la personne sans l’envahir, à créer et entretenir un lien sincère et honnête sans jamais se substituer au suivi thérapeutique. Elle participe du support social, quand le système de soins est le support thérapeutique.
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